Il existe deux types de carrière : celles à ciel ouvert et celles souterraines. La distinction est aisée : les carrières à ciel ouvert conduisent à ce que les carriers creusent au fur et à mesure pour atteindre les bancs qui les intéressent et celles souterraines conduisent à ce que les carriers fassent des galeries pour atteindre directement les bons lits.
Dans les périodes anciennes, les galeries souterraines présentaient un avantage : celui de ne pas avoir à se soucier du temps, qu'il s'agisse de la montre ou de la météo. En effet, en matière de météo, cela permettait à ce que les ouvriers puissent travailler par tous les temps. Et en matière de durée, cela offrait la possibilité d'avoir des campagnes d'extraction longues. Car une pierre mise à nue, soumise aux intempéries, était très rapidement dégradée.
Les carrières à ciel ouvert conduisaient alors mécaniquement à ce que les lits mis à jour soient extraits au plus vite à moins d'être gâchés. Au contraire, les carrières souterraines permettaient de conserver les pierres blanches et, grâce à la constante de la température, de ne pas les rendre impropres à toute utilisation.
Ainsi, l'objectif des carrières souterraines était d'atteindre directement le « gros lien » ou le « fran ban » sans avoir à dégager toutes les couches supérieures. Cela demandait à ce que les carriers ouvrent une « gueule » (entrée de la carrière) puis fassent une rue principale, des allées perpendiculaires et des routes parallèles. Il fallait conserver des piliers pour que le ciel « ne leur tombe pas sur la tête », voire parfois consolider (et ce, très rapidement) pour que le tout tienne. Les galeries font environ 8 mètres de large.
Ces pratiques ont été complétées par les agriculteurs ou les habitants des campagnes par la recherche de craie (similaire à de la marne) pour amender les champs. Les galeries plongeaient alors verticalement dans le sol et les ouvriers creusaient jusqu'à ce qu'ils atteignent la bonne couche, celle de la pierre utilisable pour les travaux de construction. Cela a donné de multiples puits, débouchant en sous-sol sur des poches vidées de leur substance. Bien sûr, avec les ans, les plafonds s'effondrent et cela donne lieu à de multiples dégâts en surface, notamment parce que les marniers n'allaient pas très loin par rapport aux lieux de vie et que les zones d'extension des villes contemporaines ont souvent recouvert ces zones d'extraction. Le département de l'Eure comporte de nombreuses marnières, qui sont répertoriées par la Direction Départementale des Territoires et de la Mer.