Voici l'extrait d'un article du quotidien Ouest-France où l'on parle un peu de camping... Durant ma thèse, j'avais relevé que l'absence d'une fédération nationale rendait difficile le dialogue entre les différents acteurs. Hopefully, there's one now !
Informations Générales
Paru dans l'édition du samedi 04 août 2007 Un loisir limité par la protection de l'environnement
Camper sur un terrain non constructible dont on est propriétaire, c'est possible. Mais pas plus de trois mois par an et en dehors des zones naturelles protégées, comme le prévoit le Code de l'urbanisme. Ce loisir a connu son apogée vers 1975, avant que les lois de protection de la nature ne viennent le contrecarrer. C'est particulièrement vrai dans les zones côtières de l'Ouest. La loi Littoral a entraîné le classement de nombreuses zones, interdisant de fait le camping sur parcelle privée.
Pour défendre les campeurs privés, une fédération nationale (1) est née l'an dernier. Aujourd'hui, elle fédère 50 associations locales, compte 5 000 adhérents et estime qu'elle concerne 25 000 personnes. Il est impossible de quantifier le nombre de campeurs privés, mais France Poulain, auteure du Guide du camping-caravaning sur parcelles privées (2), l'estime à plus d'un million en France. La présidente de l'association, Sylvie Geffré, approuve les mesures de protection de l'environnement. Mais, « on ne pollue pas plus qu'une maison ! On encourage nos adhérents à s'équiper d'une fosse septique, on entretient notre cadre de vie en évitant les friches ».
« Installations artificielles »
Justement, c'est ce qui chiffonne des écologistes. Comme l'explique Ronan Arhuro, de l'Association de défense de l'environnement de Vendée, « ces campeurs ont parfois tendance à créer des installations artificielles » : plantation d'espèces invasives, chemins pour accéder aux parcelles... Cette modification du paysage naturel s'accompagne d'un « mitage », c'est-à-dire une multiplication d'habitats isolés. « Autant de points de force autour desquels se développe progressivement l'urbanisme, empiétant sur les espaces naturels et agricoles », poursuit-on à l'Adev.
Que faire pour régler le problème ? Souvent, les municipalités proposent un échange de terrains, regroupant des propriétaires dans une zone délimitée par le plan local d'urbanisme. C'est ce qui s'est passé à Pénestin, dans le Morbihan. Mais, parfois, ça coince. À Brem-sur-Mer, par exemple. Certaines municipalités choisissent de poursuivre les campeurs devant les tribunaux, d'autres pas. Les contrevenants s'exposent à des amendes, avec sursis la première fois, puis d'un montant moyen de 1 000 ?. Dans l'Ouest, un comité de soutien a vu le jour pour aider financièrement les propriétaires. Sylvie Geffré constate un autre mode de répression. « Sur l'île de Ré, les maires peuvent désormais opter pour des procès-verbaux à 11 ?, dressés régulièrement. »
Les propriétaires ne baissent pas tous les bras pour autant. Leur fédération les encourage à s'inscrire sur les listes électorales des communes où ils campent, afin de renverser les maires auxquels ils s'opposent. En 2008, le sujet sera d'actualité... Enquête : Mikaël LOZANO. (1) Fédération française de camping-caravaning sur parcelles privées, tél. 06 88 59 85 63.(2) Aux Éditions Cheminements, 2005.