Les églises constituent le premier musée des communes de France par le nombre d'oeuvres visibles, commes les anges ou muses visibles à Launay, Infreville ou Evreux. Elles abritent des oeuvres extraordinaires devant lesquelles il est loisible de s'extasier ou de prendre le temps d'analyser la mniaère dont l'artiste s'est saisi du sujet. La finesse des traits, la joliesse d'un visage,.. il est possible de passer de longs moments à contempler ces oeuvres.
Mais dans d'autres cas, les oeuvres sont plus réalisées par des artistes moins contraints par les canons d'une époque et plus guidés par leur propre sensibilité. Il en résulte des statues ou des peintures au caractère plus naïf. Cela ne veut pas pour autant dire que ces oeuvres ont moins de valeur, car elles portent en elles l'intention que leur auteur a souhaité leur donner : piété, sainteté, adoration.... En tout état de cause, elles ont sans aucun doute plus de valeur artistique que certaines reproductions en plâtre faites en centaines d'exemplaires des 19ème ou 20ème siècle.
Ces statues de saints les représentent souvent avec des figures assez rondes ou ovales, aux traits simplifiés et aux yeux très expressifs. Elles sont belles par l'intention qui s'y trouve. Elles sont un excellent contrepoint aux oeuvres plus abouties et plus exceptionnelles et font ma joie quand je parcours les églises du département.
Il faut faire attention à ne pas les considérer comme moins importantes que celles qui seraient des aboutissements stylistiques et qui seraient reconnues par les spécialistes. Il ne faut pas les repeindre, et les récentes peintures de La Poterie-Matthieu ou de Berville en Roumois montrent que la naïveté peut être, non au niveau de l'artiste, mais au niveau de son admirateur.
Il y a donc une différence entre art naïf ancien et mauvaise restauration....